Je m’appelais… En fait, je ne sais plus vraiment,
Vous me donniez, tout le temps, un prénom différent,
Vous me disiez, souvent, que j’étais plutôt « chou »,
Pourtant pendant longtemps, vous me laissiez devant chez vous…

Sûrement parce-que j’étais un enfant seul, déjà grand,
Mais est-ce vraiment ma faute, si je n’avais plus de maman ?
Oui je me débrouillais après qu’elle m’ait laissé, un jour,
C’était peut-être mieux pour moi de ne pas connaître l’amour…

Vous me donniez de l’espoir quand vous me regardiez souriants,
Puis vous partiez, tout le monde, et j’attendais patiemment,
Qu’une personne plus gentille veuille me prendre dans ses bras,
C’était peut-être peu pour vous mais tellement important pour moi…

Je n’étais pas comme vous, je marchais sur quatre pattes,
Je ne vous comprenais pas très bien, ni blanc, ni mat,
J’étais bien plus petit, vous ne me voyiez pas à chaque fois,
Je me convainquais que c’était pour ça que vous ne m’aimiez pas…

Ne me regardez plus, aujourd’hui je suis parti, sans famille,
Je me souviens simplement du bruit, d’une roue qui vacille,
Mais je me demande de là-haut, aurai-je pu avoir plus de chances,
Si j’avais été comme vous, avec la même langue et la même apparence ?